Indépendance : le point crucial de la prévoyance vieillesse
À peine 13% de la population active en Suisse exerce une activité indépendante. Le statut d'indépendant présente de nombreux avantages : liberté d'entreprise et flexibilité, mais aussi la possibilité de réussir financièrement. Pendant les années de démarrage, les fondateurs se concentrent souvent sur l'activité commerciale. La prévoyance vieillesse est alors oubliée et arrive souvent bien trop tard.
Les indépendants ne versent que des cotisations obligatoires au premier pilier de l'AVS. Or, les prestations de l'AVS ne suffisent pas pour vivre à la retraite. C'est pourquoi la question de la prévoyance vieillesse devrait être abordée suffisamment tôt.
Qui est considéré comme indépendant ?
En principe, les créatrices et les créateurs d'entreprises individuelles, de sociétés en nom collectif et de sociétés en commandite sont considérés comme des indépendants par les assurances sociales.
Le statut d'indépendant dépend de l'approbation des caisses de compensation cantonales. Les caisses de compensation examinent chaque cas séparément.
Les quatre principales caractéristiques d'une activité indépendante :
- Se présenter sous son propre nom
- Travailler pour son propre compte
- Activité en position indépendante
- Exercice à ses propres risques économiques
Assurances sociales
Le système suisse de prévoyance basé sur le principe des trois piliers, à savoir la prévoyance publique, la prévoyance d'entreprise et la prévoyance individuelle, vise à garantir une protection à la retraite, en cas d'invalidité et de décès, ainsi qu'un niveau de vie adéquat même après la cessation de l'activité professionnel.
1er pilier
Le 1er pilier est obligatoire pour toutes les personnes actives. Toute personne qui crée une entreprise doit s'annoncer auprès de la caisse de compensation compétente. Du point de vue des assurances, les collaborateurs copropriétaires de SA et de Sàrl ne sont pas indépendants alors que les associés individuels, de sociétés en commandite et en nom collectif ont le statut d'indépendants. La cotisation AVS pour les indépendants est moins élevée que celle des salariés et se calcule en fonction du montant du revenu professionnel : de 5,371 à 10 pour cent du revenu annuel du travail, mais au minimum 514 francs par an, auxquels s'ajoute un pourcentage de cotisation aux caisses d'allocations familiales qui dépend de la caisse d'allocations familiales (état 2024). Les cotisations pour les indépendants peuvent être calculées via le calculateur en ligne sur www.ahv-iv.ch/.
2e pilier
Les entrepreneurs doivent s’occuper des assurances sociales pour eux-mêmes et aussi pour leurs collaborateurs. Pour les employés, le 2e pilier est obligatoire à partir d'un revenu de 22 050 francs (situation en 2024), alors qu'il est facultatif pour les indépendants.
Les indépendants peuvent s'affilier soit à l'institution de prévoyance de leur association professionnelle, soit à la Fondation institution supplétive LPP. Ils peuvent également s'affilier à la caisse de pension de leurs collaborateurs, s'ils en emploient. L'affiliation à une caisse de pension assure une couverture en cas de décès et/ou d'invalidité.
Plus le revenu est élevé, plus la prévoyance via une solution de caisse de pension est intéressante et fiscalement avantageuse. Il est notamment possible d'effectuer des rachats pour les années au cours desquelles aucun versement n'a été effectué dans le 2e pilier. Ainsi, les prestations de vieillesse sont plus élevées et fiscalement avantageuses.
3e pilier
En cas de revenus faibles ou fluctuants, comme cela peut souvent être le cas au début de l'activité indépendante, une solution flexible de pilier 3a constitue une meilleure alternative.
Le 3e pilier correspond à la prévoyance privée. Elle est en partie soutenue par des avantages fiscaux. Il sert à combler les lacunes de prévoyance et peut également assurer des prestations de décès et d'invalidité. On distingue la prévoyance individuelle liée (pilier 3a) et la prévoyance individuelle libre (pilier 3b).
Un indépendant sans deuxième pilier peut verser chaque année jusqu'à 20 % de son revenu imposable dans le pilier 3a, le montant maximum étant de 35 280 francs par an (état 2024). Si un indépendant est affilié à une caisse de pension, il peut verser dans le pilier 3a jusqu'au montant maximal pour les salariés de 7'056 francs par an (état en 2024). Les versements jusqu'au montant maximal sont déduits du revenu imposable dans la déclaration d'impôts.
Le pilier 3b n'est pas soumis à des prescriptions étatiques et offre donc un choix plus large et plus libre de produits les plus divers, allant du compte d'épargne à l'immobilier en passant par les assurances-vie 3b ou les actions. Il est possible d'accéder à tout moment à l'argent du pilier 3b. Il est donc également adapté aux objectifs d'épargne à moyen et long terme. Le pilier 3b n'offre toutefois pas les mêmes avantages fiscaux que l'épargne dans le pilier 3a.
Les indépendants en particulier devraient se pencher le plus tôt possible sur le thème de la prévoyance vieillesse. Un conseil d'expert qui considère l'ensemble de la situation vaut dans tous les cas la peine. La situation en matière de prévoyance devrait être examinée et éventuellement adaptée tous les cinq ans ou en cas de changements personnels importants comme un mariage, une naissance ou un divorce. Ainsi, une retraite sans soucis financiers est possible.
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Auteur
Andrea
Vogel
Dipl.-Kffr. (Universität Mannheim), dipl. Verbandsmanagerin VMI,
Leiterin Kommunikation,
TREUHAND|SUISSE Sektion Zürich
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