Rettungsanker

L’assainissement comme bouée de sauvetage ?

19. May 2022 - 
Buchhaltung

La situation financière s’aggrave pour de nombreuses PME. Après des années difficiles caractérisées par des revenus et des liquidités en baisse, des mauvais chiffres se profilent en maints endroits. Il est grand temps de passer en revue les mesures d’assainissement.

Deux années de pandémie, avec les restrictions et conséquences qui en ont découlé, ont laissé des traces. Certes, il est réjouissant de constater que l’économie suisse s’en est bien sortie en comparaison internationale. Mais cela ne change rien au fait que malgré tout, de nombreuses entreprises se dirigent vers de graves problèmes financiers ou, dans le pire des cas, vers la faillite. Et ce d’autant plus que la période des aides pour les cas de rigueur, allocations et indemnités pour réduction des horaires de travail touche à sa fin. Par ailleurs, la guerre en Ukraine, les chaînes de livraison perturbées et le franc fort sont autant de difficultés supplémentaires pour de nombreuses entreprises.

Un assainissement poursuit deux objectifs

Que peut-on atteindre en introduisant des mesures d’assainissement ? Le principal objectif est de rétablir la solvabilité de l’entreprise. C’est la condition pour réaliser le deuxième objectif, qui consiste à enregistrer à moyen terme à nouveau suffisamment de bénéfice pour garantir l’existence de l’entreprise. Pour atteindre ces objectifs, des mesures de gestion d’entreprise, judiciaires et fiscales doivent être prises en considération.

En premier lieu, il est donc important de garantir les liquidités et ainsi le fonctionnement opérationnel. Cela peut se faire sous forme de crédits. La vente d’actifs ou de parts de l’entreprise peut aussi permettre l’afflux des fonds nécessaires. Une SA ou une S.à.r.l. peut par ailleurs procéder à une augmentation de capital. Ou bien les titulaires de parts procèdent à des versements supplémentaires à fonds perdu. Un réaménagement de la dette peut aussi être envisagé : à cet effet, les crédits à court terme existants sont convertis en crédits à long terme.

Gagner du temps

Un sursis concordataire peut également être un moyen approprié. Il permet à l’entreprise d’être protégée de ses créanciers pendant un certain temps. Il présente notamment l’avantage qu’une procédure de poursuite ne peut être ni initiée ni continuée contre le débiteur pour les créances couvertes par le sursis à la perception. L’entreprise gagne ainsi du temps pour étudier et mettre en œuvre les possibilités d’assainissement qui s’offrent à elle. Pour cela, il faut faire une demande d’octroi de sursis concordataire auprès du tribunal compétent. Si l’assainissement n’apporte rien, le sursis concordataire débouche plus tard sur un concordat.

Analyser les chances de succès

Une fois que des mesures ont été initiées pour garantir la solvabilité et le fonctionnement opérationnel dans un premier temps, il faut se concentrer sur le deuxième objectif, qui pose la question de la garantie de l’existence à moyen et long terme. Une analyse systématique des causes est nécessaire. Elle constitue la base de toutes les autres mesures. Dans le même temps, l’analyse permet de savoir s’il existe des chances raisonnables de succès. Si cela n’est pas le cas et si une faillite semble être inévitable, on sait au moins ce qu’il en est et on peut tirer la sonnette d’alarme au lieu de s’enfoncer encore plus dans le rouge à force d’hésiter.

Où actionner le levier

Lors de l’analyse, il s’agit dans une première étape de mettre en lumière les finances, la stratégie et les champs d’activité. On ne peut influencer les recettes que de façon limitée et dans une moindre mesure. En règle générale, il y a davantage de marge de manœuvre au niveau des frais : par exemple en réduisant les coûts internes, en négociant avec les créanciers importants ou en renégociant les coûts d’approvisionnement. La motivation des différentes parties prenantes (collaborateurs, bailleurs, créanciers, fournisseurs) à s’engager dans de telles négociations réside dans le fait qu’une coupe temporaire causera finalement moins de dommages que la faillite de l’entreprise et, au pire, une perte totale.

Lors de la mise en lumière de la stratégie et des champs d’activité, il s’agit avant tout d’identifier et d’évaluer les options d’action. On peut alors voir si une adaptation de la stratégie de l’entreprise peut améliorer les chances de succès. Si une solution faisable émerge, on peut alors la prendre comme base pour élaborer un business-plan ainsi que les plans de financement et de liquidité qui en découlent.

Un plan crée de la confiance (en soi)

C’est sur ce modèle qu’un plan systématique et prometteur est créé. Il indique par quelles étapes et dans quel délai l’entreprise retrouvera ou pourra retrouver la voie de la rentabilité. Ce plan ne sert pas seulement aux responsables de l’entreprise qui le mettent en œuvre et savent ce qu’ils font. C’est aussi un élément important pour montrer une perspective crédible à toutes les personnes concernées en interne et à l’externe ainsi qu’à rétablir progressivement la confiance perdue.

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